Nike Air Max 97

Air Max 97

Tout au long des années 90, Nike a porté sa popularité à un autre niveau grâce à une série de lancements réussis. Nombre d'entre elles concernaient la ligne Air Max, qui, en 1996, approchait rapidement de son dixième anniversaire. Bien que conçues à l'origine pour les coureurs, de nombreuses versions de la Air Max étaient devenues populaires en dehors de cette communauté, où on pouvait les voir aux pieds de célébrités et d'amateurs de baskets. Par conséquent, les attentes augmentaient à chaque nouvelle sortie, et la pression était donc forte pour les designers qui ont travaillé sur la dernière nouveauté de cette collection historique : la Nike Air Max 97.

Le projet de création de la Air Max 97 a démarré lentement, car deux des premiers designers n'ont pas réussi à proposer quelque chose qui réponde aux normes élevées de la marque. Néanmoins, Nike a persévéré et a rapidement trouvé l'homme qui allait définir l'esthétique de la AM97 : Christian Tresser. Avant de rejoindre Nike, Christian Tresser avait déjà acquis de l'expérience dans la conception de chaussures de football au plus haut niveau. Il a commencé à travailler pour la marque au milieu des années 90 et s'est forgé une bonne réputation en collaborant à la conception d'une chaussure de football dans le cadre du projet Air Zoom GX, qui a ensuite débouché sur la création de la toute première chaussure synthétique de Nike, la Mercurial. Fort de cette réussite et d'un poste de concepteur principal sur l'Air Zoom Spiridon, Tresser a commencé à travailler sur l'Air Max 97. Mais avant qu'il ne commence, Nike lui a transmis un message simple : cette chaussure définira votre carrière. Et c'est ce qui s'est passé.

Conçue comme une chaussure de course, la principale innovation de la Nike Air Max 97 était une extension de l'air visible qui ornait les versions précédentes. C'est la première chaussure de sport au monde dont l'unité d'air est visible sur toute sa longueur, une caractéristique rendue possible par une technique appelée moulage par soufflage, inaugurée quatre ans plus tôt sur la Air Max 93. Ce lit d'amortissement était également dépourvu de mousse, ce qui le distinguait des modèles Air Max précédents, qui comportaient tous une certaine quantité de mousse.

Tresser a été très sélectif quant aux matériaux utilisés pour la Air Max 97. Ses nouveaux panneaux ventilés sont constitués d'une maille résistante et réfléchissante de style mécanique, de sorte que la chaussure est encore plus respirante que ses prédécesseurs. Elle est également dotée de bandes réfléchissantes 3M sur la tige, qui alternent avec la maille ouverte dans un style linéaire unique et ininterrompu. Ces bandes ondulées s'inspirent de l'effet naturel créé lorsqu'une goutte d'eau tombe dans un étang, provoquant de minuscules ondulations qui s'en échappent. De la même manière, les lignes ondulées de la AM97 émanent en direction de l'amorti Air sur toute la longueur, attirant l'attention sur la dernière évolution de la technologie Air Max. Elles confèrent également à l'empeigne un aspect lisse, encore renforcé par la nouvelle structure de laçage innovante de Nike. Ce système astucieux dissimule les œillets derrière la maille extérieure, ce qui n'avait jamais été fait auparavant, et donne à la chaussure une allure élégante.

Commercialisée pour la première fois en 1997, la Nike Air Max 97, que Tresser avait initialement appelée Air Total Max dans ses premières esquisses, a été lancée dans un coloris argent métallisé inspiré de l'intérêt du designer pour le cyclisme. Admirateur des vélos de montagne contemporains, il s'est inspiré des tons métalliques souvent utilisés sur ces véhicules pour créer la palette de couleurs de la chaussure. Son objectif était de produire un modèle aux couleurs minimales - un audacieux Varsity Red étant le seul ton à s'écarter des autres teintes argentées - qui s'appuie sur des surfaces métalliques et réfléchissantes pour créer un look sophistiqué. Cette combinaison de couleurs fait également référence aux trains à grande vitesse de Tokyo, dont l'aspect argenté ressemble à celui de la Air Max 97, ce qui lui a valu le surnom de "Silver Bullet" (train à grande vitesse).

Le fait d'être associée à une technologie aussi révolutionnaire a permis à la Air Max 97 d'attirer l'attention, mais sa notoriété a été renforcée par deux événements importants. Tout d'abord, elle a été soutenue par les légendaires athlètes olympiques Michael Johnson et Carl Lewis. D'autre part, le modèle est arrivé en Italie, où il a rapidement gagné en popularité. L'apparence unique de la sneaker a séduit un certain nombre de sous-cultures différentes et a été adoptée par plusieurs marques de luxe, pour finir sur les podiums de la scène de la mode milanaise l'année suivant sa sortie, où elle a fait son entrée dans les défilés d'Armani et de Dolce & Gabbana. Avec cette approbation, le 97 est devenu admiré dans tout le pays, où il a reçu le surnom de "Le Silver". En fait, son héritage italien est si fort qu'en 2017, un livre entier a été consacré au sujet : "Le Silver : An Italian Oral History of the Nike Air Max 97". Nike a également choisi de reconnaître cette relation spéciale au fil des ans en créant une édition de la AM97 décorée aux couleurs du drapeau italien et en sortant la réédition du 20e anniversaire du coloris original avec quelques mois d'avance dans le pays.

Lorsqu'elle est sortie, la Nike Air Max 97 avait une allure futuriste tout en étant rétro. Aujourd'hui encore, elle a un look futuriste et son harmonie entre performance et esthétique en fait un chef-d'œuvre de la conception de chaussures de sport. Dès ses débuts, la Air Max 97 s'est distinguée comme une chaussure influente, ce qui explique qu'elle soit devenue une silhouette emblématique de l'histoire de Nike et qu'elle continue d'influencer la culture des baskets jusqu'à aujourd'hui.